« Il faut absolument que tous les joueurs de l’industrie de l’entretien d’édifices publics s’engagent à respecter le décret qui en régit les conditions de travail. » C’est par cet appel simple et direct que les dirigeants du Comité paritaire de l’entretien d’édifices publics (CPEEP) de la région de Québec ont annoncé le renouvellement du décret qui touche plus de 7 000 travailleurs dans 11 régions administratives du Québec et lancé un importante campagne d’information pour le faire connaître et inciter au respect des conditions de travail qui y sont décrites.
« Les décrets existent au Québec depuis la fin des années 1960, a précisé le président du CPEEP Alain Royer, également représentant syndical pour l’UES, section locale 800. Ils permettent au Gouvernement d’appliquer certaines clauses d’une convention collective, les clauses monétaires notamment, à tous les employés d’un secteur de l’industrie. Ce sont alors les conditions de travail minimales qu’un employeur doit accorder à son personnel. Cela rend également l’industrie plus concurrentielle. Malheureusement, tout cela est encore trop peu connu. Conséquence : le décret n’est pas respecté par tous. Tous veulent que les lieux publics soient propres? Il faut y mettre les bonnes ressources et offrir aux employés des conditions de travail décentes, ce que garantit le décret.»
Pour les dirigeants du CPEEP, les propriétaires et gestionnaires d’édifices publics doivent bien comprendre que les conditions de travail en entretien ménager sont établies pour assurer que les travailleurs sont bien traités et peuvent bien gagner leur vie. « Nous parlons ici d’emplois qui contribuent à l’hygiène dans les endroits publics donc à la santé des Québécois. » Les méthodes de travail, les équipements et les produits ont beaucoup évolué au cours des dernières années. Les travailleurs de l’entretien sont devenus des spécialistes qui, en plus, doivent faire preuve de probité, d’intégrité et de discrétion. « Ces travailleurs font le ménage au ministère du Revenu, souligne M. Royer, dans les cabinets d’avocats et de comptables, dans les laboratoires d’universités, dans d’innombrables bureaux et commerces où se trouve de l’information confidentielle.»
Le CPEEP de la région de Québec assure un suivi constant des entreprises en entretien ménager et s’assure que les travailleurs reçoivent bien les salaires et avantages prévus au décret. Il fait au besoin les réclamations nécessaires au nom des travailleurs. Au cours des 7 dernières années, le CPEEP a réclamé et obtenu plus de 1,7 M$ qu’il a remis aux travailleurs lésés. Au 31 décembre dernier, plus de 300 000 $ étaient toujours en réclamation.
« C’est pourquoi, nous désirons informer les gestionnaires d’édifices publics, les entreprises d’entretien, les travailleurs et toute la population de l’existence du Décret sur le personnel d’entretien d’édifices publics de la région de Québec, les inviter à en prendre connaissance sur notre site Web et à le respecter », a conclu Alain Royer. Les gestionnaires d’édifices publics devraient vérifier auprès du CPEEP si les entreprises qui répondent à leurs appels d’offres se conforment au décret. « Ce serait déjà une démarche dans le bon sens. » Mais plus largement, il faut savoir que le décret existe, qu’il est très précis sur les conditions de travail qui prévalent dans cette industrie et le respecter.