Cet automne ne faisant pas exception, les Québécois se régalent d’huîtres et de moules lors de rassemblements familiaux, de partys de bureau et de fêtes automnales visant à célébrer les plaisirs de la table avec ces fameux mollusques. Savez-vous que des producteurs québécois fournissent ces joyeuses assemblées et que la mariculture est une industrie en plein essor au Québec? Une dizaine d’entreprises québécoises produisent des huîtres, des moules ou des pétoncles, autant de produits fins qui font le bonheur des restaurateurs et des gastronomes.
La mariculture québécoise se pratique depuis plus de 40 ans, mais elle prend un nouveau tournant, forte des volontés politiques d’en faire une industrie importante au Québec. « Nous sommes présentement en plein développement, souligne Sophie Fortier, directrice du Regroupement des mariculteurs du Québec. Tant par une solide R&D, du financement plus adéquat et des producteurs aguerris, nous espérons avoir, à court terme, une quantité de produits qui pourra desservir l’ensemble des Québécois. » Pour le moment, les huîtres et les moules québécoises sont les produits les plus consommés par les Québécois, mais les pétoncles sont aussi disponibles pour répondre à une demande grandissante. « La qualité des mollusques québécois est impressionnante », précise Sophie Fortier.
Les produits de la mariculture québécoise se distinguent tous par une qualité exceptionnelle. « Souvent produits en haute mer, en eau pure et salée, nos huîtres, moules et pétoncles ont beaucoup de chaire et ils ont un goût raffiné qui se prête bien à des recettes simples ou élaborées, souligne la directrice du RMQ. Ils ont une valeur nutritive très élevée et sont généralement offerts frais dans les supermarchés et poissonneries. » Certains produits sont également proposés en version transformée, comme des moules en eau de mer, en pot, qui peuvent facilement être ajoutées à des salades, pizzas ou sur un lit de pâtes fraîches
La mariculture québécoise a un impact écologique positif dans les régions où elle est pratiquée, soit la Côte-Nord, la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine. Les baies dans l’Atlantique où sont produits des mollusques sont saturées alors que la production québécoise ouvre grande la porte à la production en mer, où il y a beaucoup d’espace.
En plus de contribuer également à l’économie de ces régions, elle représente une des voies d’avenir de l’autonomie alimentaire. « La FAO indique qu’entre 2000 et 2050, la demande de protéine animale va doubler », conclut Sophie Fortier. Or, les pêches ne peuvent en fournir plus qu’elles ne le font présentement. De plus, la conversion des protéines des fruits de mer est nettement plus élevée que celles des viandes de porc, bœuf et poulet. La demande sera donc plus forte et les mariculteurs québécois seront au rendez-vous pour contribuer à alimenter la planète.